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11 prisonniers palestiniens, en grève de la faim contre la détention administrative, demandent solidarité et action

Par Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens

mardi 9 juillet 2019

Trois prisonniers palestiniens de plus ont lancé une grève de la faim le 1er juillet 2019, en rejoignant huit autres qui, pour protester, refusent déjà les repas. Mohammed Nidal Abu Aker et Mohammed Attia Hassanat, tous les deux du camp de réfugiés de Dheisheh près de Bethléem, et Huzaifa Halabiya de Abu Dis à Jérusalem ont tous entamé une grève de la faim illimitée contre leur mise par Israël en détention administrative, emprisonnement sans inculpation ni jugement. Tous trois sont détenus à la prison du désert du Néguev sans inculpation ni jugement, sur la base de preuves secrètes.

Mohammed Nidal Abu Aker, emprisonné sans inculpation

Mustafa Hassanat, emprisonné sans inculpation.

Ils rejoignent plusieurs prisonniers palestiniens supplémentaires qui sont en grève de la faim contre la détention administrative. Jafar Ezzedine, 48 ans, ancien gréviste de la faim de longue durée, et Ihsan Othman, 21 ans, sont en grève de la faim depuis le 16 juin et le 18 juin. Ezzedine a lancé sa grève après qu’il ait été censé être libéré d’une condamnation de cinq mois dans les prisons israéliennes, mais au lieu de cela il a été transféré en emprisonnement sans inculpation ni jugement ; Othman a lancé sa grève deux jours plus tard. Étudiant à l’Université Al Quds, sa détention renouvelée l’a empêché de terminer ses études et de recevoir son diplôme.

Jafar Ezzedine - Photo : alasra.ps

Six prisonniers palestiniens supplémentaires, tous emprisonnés sans inculpation ni jugement sous le coup d’une détention administrative, ont rejoint la grève de la faim : les frères Mahmoud et Qaid al-Fasfous, Ghandafar Musa Abu Atwan, Abdel-Aziz Waleed Sweiti, Qais Khaled al-Nammoura et Ahmad Zahran. Ces six prisonniers sont tous de la région de al-Khalil (Hébron) et sont détenus à la prison d’Ofer. Ezzeddine est emprisonné à la prison de Megiddo, où il a fait face à d’incessantes inspections nocturnes incessantes avec des chiens et à d’autres formes de répression dans une tentative de la contraindre à cesser sa grève. Un tribunal disciplinaire de la prison de Megiddo convoqué par le directeur de la prison a ordonné qu’il soit placé en détention au secret et lui a interdit l’accès aux visites familiales ou à la « cantine » (le magasin de la prison) pendant un mois en représailles pour sa protestation.

L’ensemble des prisonniers faisant la grève exigent la fin de la détention administrative. Ces ordres sont émis pour de un à six mois à la fois ; ils sont indéfiniment renouvelables, et des Palestiniens ont passé des années à la fois, emprisonnés sans inculpation ni jugement sur la base de « preuves secrètes. » Il y a actuellement environ 500 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement sous le coup de la détention administrative, sur un total d’approximativement 5.500 prisonniers palestiniens.

La Commission des Affaires des Prisonniers a déclaré que certains des prisonniers en grève souffrent déjà de complications de santé parmi lesquelles un grave affaiblissement, des difficultés à se mouvoir, de sévères maux de tête, des vertiges et un jaunissement de la peau.

La lutte grandissante contre la détention administrative intervient alors que tous les 47 prisonniers palestiniens détenus à la prison d’Ashkelon ont été tout d’un coup transférés vers d’autres prisons. Le mois dernier, ces prisonniers ont mené une grève de la faim d’une journée pour exiger, qu’il soit mis fin aux descentes répressives et aux attaques contre les prisonniers, la levée des sanctions financières et des soins pour les prisonniers malades. Ils ont mis fin à leur grève après un accord sur la mise en oeuvre de leurs exigences ; toutefois, en une nouvelle forme de châtiment collectif destiné à démanteler le mouvement des prisonniers, tous ont été transférés le 1er juillet vers d’autres prisons israéliennes.

La section des prisons du Front Populaire de Libération de la Palestine a publié un communiqué exhortant au soutien des prisonniers et demandant des actions, en remarquant que leurs camarades Mohammed Abu Aker, Mustafa Hassanat, Huzaifa Halabiya et Ahmad Zahran ont déjà pris un rôle dirigeant dans les grèves pour affronter la détention administrative. Ils ont dit que des prisonniers supplémentaires se joindraient à la grève dans les prochains jours en tant que partie d’une stratégie de lutte croissante pour mettre fin à l’emprisonnement sans inculpation ni jugement et ont exhorté à des actions de solidarité :

« Nous demandons la formation d’une commission pour soutenir les détenus administratifs par des initiatives publiques et par la lutte sur le terrain.
Nous appelons le Comité National de la Grande Marche du Retour à choisir un vendredi pour soutenir les détenus administratifs en grève de la faim, et pour que ce vendredi soit une journée palestinienne d’action dans la Palestine occupée, et dans l’exil et la diaspora.
Nous appelons les prisonniers, en particulier ceux qui ont avec succès mené la bataille des estomacs vides et qui ont été victorieux les années passées, à faire l’annonce d’une grève de soutien en solidarité avec les détenus administratifs en grève de la faim, devant le siège de la Croix Rouge, en tant qu’action unitaire à une date particulière.
Nous appelons les organisations nationales palestiniennes à agir, à dresser des tentes dans les espaces publics et à demander des journées de colère publique et de manifestation contre l’occupation.
Nous appelons les associations palestiniennes d’avocats à lancer une campagne plus large de soutien et de solidarité avec les détenus administratifs et avec les grévistes de la faim en particulier au niveau local, régional et international, en accordant une attention significative à cette question.
Nous appelons le Syndicat des Journalistes Palestiniens à oeuvrer à la création d’une journée unitaire pour des émissions de radio en soutien aux détenus administratifs en grève de la faim et pour mettre en lumière le problème de la détention administrative. »

Ils ont conclu en remarquant que « cette bataille continuera et beaucoup de combattants prendront part à des groupes successifs de grévistes, jusqu’à ce que le but soit atteint. Nous sommes confiants dans le soutien populaire qui est toujours apporté par nos masses palestiniennes qui résistent. »

Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT prisonniers de l’AFPS

Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens exhorte toutes les personnes à être solidaires de ces prisonniers courageux qui ont mis leur vie en jeu pour rechercher la liberté et la fin du système injuste de la détention administrative. La solidarité internationale peut les aider à gagner leur batailles, de façon à ce que notre participation, nos manifestations, nos pétitions et nos appels téléphoniques puissent jouer un rôle en les aidant à saisir la victoire pour la justice et la liberté.

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