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F l a s h i n f o 7 octobre 2013

lundi 7 octobre 2013

Gaza, plus que jamais étranglée
Une situation catastrophique pour la population

Depuis 2007, Israël inflige à Gaza un blocus injuste, une punition collective au mépris du droit international, qui est aussi une stratégie de long terme pour diviser le peuple palestinien.

L’Egypte, qui a longtemps toléré les tunnels - en pratique la principale source d’approvisionnement de Gaza en vivres, en carburant et en matériaux de construction - les détruit maintenant systématiquement. Le passage de Rafah, seul point de communication des Palestiniens de Gaza avec l’extérieur, n’ouvre que de manière aléatoire, et avec des conditions très restrictives. Récemment, les étudiants qui avaient obtenu des inscriptions à l’étranger pour y poursuivre leurs études, bloqués à Gaza, ont manifesté pour pouvoir sortir.

Queue pour le gaz à GazaGaza est plus que jamais étranglée, dans le silence de la communauté internationale. Et c’est la population civile qui en paie le prix. La vie économique et la vie sociale tournent au ralenti avec les coupures d’électricité (seulmement 4h d’électricité par jour !) qui accentuent la pénurie d’eau potable, le non recyclage des eaux polluées, la difficulté à communiquer avec l’extérieur… Les biens essentiels comme le carburant pour le transport et les bouteilles de gaz souffrent d’une grave pénurie.

Amir Hassan, jeune universitaire de Gaza, dresse ainsi un bilan catastrophique de la situation dans la bande de Gaza.

Les autorités égyptiennes mènent actuellement une campagne faisant des Palestiniens les boucs émissaires des maux dont elle souffre : c’est une attitude indigne que nous dénonçons.

Cela ne doit pas nous faire oublier qu’Israël est la puissance occupante, en charge selon les conventions de Genève d’assurer le bien-être de sa population. Israël a détruit l’aéroport de Gaza, empêché la construction de son port, empêché toute liaison directe entre Gaza et la Cisjordanie (promise par les accords d’Oslo...), asphyxié ses activités économiques dont la pêche et l’agriulture. L’Etat d’Israël porte la première responsabilité de la situation actuelle de la population de Gaza, il doit de toute urgence lever le blocus, permettre aux personnes de transiter par Israël vers la Cisjordanie et l’étranger, permettre l’exportation comme l’importation de marchandises de Gaza. Et au plus vite l’aéroport doit être reconstruit, les travaux du port démarrés, la liaison avec la Cisjordanie assurée, des ressources en eau mobilisées.

A noter que les prochaines Huit Heures pour la Palestine qui auront lieu samedi 30 novembre seront consacrées à Gaza.

Mais Gaza veut vivre

L’émission Arte reportage du samedi 21 septembre était en partie consacré au « Gaza Parkour Team », créateur d’une nouvelle forme d’expression pour la jeunesse de Gaza, consistant à effectuer des parcours et des sauts artistiques par-dessus des obstacles...
Une pétition pour l’accès de Gaza à l’eau, face à une catastrophe annoncée

La population de Gaza, qui comprend 1,6 million de Palestiniens, est privée d’eau potable. La seule ressource en eau à laquelle elle ait accès - l’aquifère souterrain - est surexploitée et est maintenant très polluée par l’intrusion de l’eau de mer et des eaux usées. L’ONU avertit qu’à moins qu’une solution ne soit trouvée pour fournir la bande de Gaza en eau salubre et abordable, l’aquifère de Gaza deviendra inutilisable d’ici 2016, et sera endommagé de manière irréversible avant 2020.

Eau pour GazaEWASH, coalition de 30 ONG internationales et palestiniennes et des agences de l’ONU du secteur de l’eau et de l’assainissement, que nous connaissons bien pour avoir tous entendu son représentant lors de nos dernières Huit Heures pour la Palestine, lance une grande campagne "soif de justice". Cette campagne est soutenue par une pétition en ligne que nous vous invitons à signer et faire signer massivement, pour que le droit des Palestiniens à l’eau soit appliqué, que les Palestiniens aient accès à leur part légitime des ressources en eau disponibles, et que soit levé le blocus de la Bande de Gaza.

L’objectif est d’atteindre 100.000 signatures au plus vite, qui seront portées par des délégués d’EWASH aux gouvernements européens.
Nouvelle destruction d’un village palestinien de la vallée du Jourdain : Khirbet al Makhoul
Un village détruit, ses habitants sans abri, des diplomates malmenés

L’acharnement de l’armée israélienne à détruire les villages des communautés palestiniennes de la Vallée du Jourdain et des collines au Sud d’Hébron a fini par causer un incident diplomatique

Mme Fesneau-Castaing, diplomate, jetée à terreDes diplo­mates euro­péens ont été mal­menés le 20 sep­tembre, à Khirbet al Makhoul village bédouin de la vallée du Jourdain par l’armée israélienne. Ce groupe de diplo­mates qui accom­pa­gnaient un convoi de tentes et de vivres destiné à des Pales­ti­niens dont (...). Lire la suite.

Ne pas réagir avec la fermeté néces­saire ne ferait qu’encourager la répé­tition de ces actes indignes.....
Une attitude indigne du gouvernement français

Le gouvernement français a préféré - sous pression du gouvernement israélien - négocier un compromis pour le départ de la diplomate Madame Fesneau -Castaing.

Après avoir été tirée de force du camion dont elle tenait le volant et jetée à terre, Mme Fesneau-Castaing a houspillé un soldat israélien, une vidéo de l’armée la montre repoussant de la main gauche le visage de celui-ci. Geste peu diplomatique, certes, mais faisant suite au mauvais traitement qu’elle avait subi de l’armée au mépris de son statut diplomatique. Un geste dont beaucoup ont dû rêver sans pouvoir prendre un tel risque...

A lire également sur le site France TV Info.

Nous déplorons qu’il n’y ait eu aucune mise en cause officielle, ni de la destruction des villages de la vallée du Jourdain, ni de l’interception, par l’armée israélienne, d’un convoi humanitaire escorté par des diplomates de plusieurs pays.

Évry Palestine renouvelle tout son soutien à Mme Fesneau-Castaing, une diplomate que nous avons appris à connaître, posée, expérimentée et maîtrisant la langue arabe.
OSLO, 20 ans après...
Oslo : vingt ans après, retour sur un processus en échec

L’histoire aura retenu une image offi­cielle. Celle d’une poignée de mains, sur les pelouses de la Maison Blanche à Washington, entre Yasser Arafat, pré­sident de l’Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP), et Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, sous le regard du pré­sident amé­ricain William Clinton. Le 13 sep­tembre 2013, la « Décla­ration de prin­cipes sur des arran­ge­ments inté­ri­maires d’autonomie des ter­ri­toires pales­ti­niens », négociée à Oslo (Norvège) puis par­rainée par les Etats-​​Unis, ouvre la voie à une négo­ciation entre repré­sen­tants pales­ti­niens et israé­liens censée conduire à la paix entre les deux peuples et à la coexis­tence paci­fique entre leurs Etats indé­pen­dants. (...)

Oslo, 20 ans aprèsVingt ans plus tard, l’occupation israé­lienne de la Palestine se pérennise, et se ren­force d’une colo­ni­sation accé­lérée ; plu­sieurs cen­taines de kilo­mètres de murs annexent de facto à Israël une part sub­stan­tielle de la Cis­jor­danie, de ses meilleures terres et de ses réserves d’eau ; un réseau de routes réservées aux colons crée entre les colonies et le ter­ri­toire israélien continuum ter­ri­torial ; des « blocs » de colonies séparent Jéru­salem de son arrière-​​pays pales­tinien ; des dizaines de check­points mili­taires israé­liens com­plètent l’arsenal de contrôle de la Cis­jor­danie et de sa popu­lation, d’enclavement des villes, vil­lages et camps de réfugiés, et d’entrave à tout mou­vement et à toute vie écono­mique et sociale pales­ti­niennes ; la bande de Gaza tente de sur­vivre sous blocus ter­restre, maritime et aérien, soumise aux bom­bar­de­ments régu­liers.... Lire l’analyse d’Isabelle Avran.
Oslo, 20 ans après : il n’y a jamais eu de pro­cessus de paix entre Israël et les Palestiniens

C’est l’analyse que nous livre Julien Salingue dans un article très complet paru sur Mediapart. La thèse qu’il défend est que " la faillite du Pro­cessus d’Oslo n’est pas liée à un « incident de par­cours » ou à une mau­vaise appli­cation des accords signés entre les deux parties. Cette faillite était en réalité ins­crite dans l’esprit et la lettre des Accords d’Oslo, qui n’ont pas constitué une rupture avec les logiques à l’œuvre dans les ter­ri­toires pales­ti­niens au cours des décennies pré­cé­dentes et qui n’ont pas ouvert un quel­conque « pro­cessus de paix »".

A retrouver également sur le site de l’AFPS.
Jeff Halper : les accords d’Oslo ont été une tromperie, et la situation des Palestiniens est bien pire qu’avant

En même temps que la lecture de l’excellent travail historique de Julien Salingue sur les accords d’Oslo de septembre 1993, nous vous recommandons de regarder la vidéo d’interview de Jeff Halper réalisée par Médiapart sur le même sujet.

Co-fondateur du Comité israélien contre les démolitions de maisons palestiniennes dans les territoires occupés, Jeff Halper est l’une des figures de la lutte pour la paix. Vingt ans après, que reste-t-il du processus né des accords d’Oslo ? Il livre une analyse inquiétante d’une solution à deux États devenue impossible.

Nous vous en proposons une synthèse. On y retrouve l’analyse de Jeff Halper, qui explique en particulier comment la politique colonialiste et militariste israélienne repose sur les concepts d’« entreposage » et de « transfert sélectif ». Lire la synthèse de l’interview de Jeff Halper.
Campagne internationale pour la libération des prisonniers politiques palestiniens

A la Fête de l’Huma, l’AFPS avait organisé un débat sur la question des prisonniers avec Sahar Francis, Directrice d’Addameer, ONG palestinienne de défense des prisonniers et Fadwa Barghouti, épouse de Marwan Barghouti, incarcéré en Israël depuis 2002.

Au cours de cette rencontre, Fadwa Barghouti a annoncé le lancement d’une campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouti et de tous les autres prisonniers politiques palestiniens, à l’instar de l’initiative pour la libération de Nelson Mandela et de ses compagnons de l’ANC. L’un d’entre eux, Ahmed Kathrada, détenu pendant 26 ans au bagne de Roben Island, s’est déjà engagé dans la campagne. Humiliés, maltraités, souvent privés des visites de leurs familles, certains d’entre eux détenus sans charges ni procès, les 5 000 prisonniers politiques sont le symbole de la lutte du peuple palestinien pour sa libération.

La campagne de parrainage des prisonniers initiée par l’AFPS permet d’exprimer notre solidarité à leur égard. Recevoir du courrier – une courte lettre ou une simple carte postale – donne de l’espoir à ces prisonniers et leur montre qu’ils sont accompagnés dans leur combat. Quand ils peuvent y répondre, c’est pour faire part de leur gratitude, comme en témoigne la lettre d’un groupe de détenus de la prison de Gilboa.

Pour en savoir plus sur le parrainage des prisonniers palestiniens, consulter le site de l’AFPS
Succès de la projection de "5 CAMÉRAS BRISÉES" au cinéma ARCEL de Corbeil-Essonnes, et bienvenue à L’OLIVIER.

La projection exceptionnelle du film palestino-israélien "5 caméras brisées", de Emad Burnat et Guy Davidi, suivie d’un débat, a marqué la rentrée associative d’Evry Palestine et son action en faveur de la Résistance populaire.

"5 Caméras brisées" au cinéma Arcel de Corbeil-EssonnesUne centaine de personne a assisté à la projection de ce film exemplaire, dévoilant au fil des 5 caméras d’Emad, habitant du village de Bil’in en Cisjordanie, le parcours de la résistance palestinienne face au mur et à la colonisation israélienne. Taoufiq Tahani, Président de l’AFPS, et Saeed Amireh, membre du comité populaire du village de Ni’lin, ont ensuite apporté leurs éclairages sur la lutte non violente du peuple palestinien et ont répondu aux questions du public. C’est enfin sur la jolie place devant le cinéma qui s’est terminé ce temps fort, permettant à chacun d’échanger ses impressions, de signer des pétitions et de soutenir l’artisanat de Palestine, symbole d’une résistance sociale et culturelle vivante et forte.

Ce premier événement de l’année a été également l’occasion, pour Jacques Picard, membre d’Evry Palestine depuis plus de 20 ans, d’annoncer la création de l’association AFPS Corbeil-Essonnes L’Olivier, qui devient comme nous un groupe local de l’AFPS. Nous adressons tous nos vœux à Jacques et aux membres de L’Olivier, qui atteste d’une volonté d’engagement croissante de la population essonnoise en faveur de la Palestine.

Avec L’Olivier et RiSolidarité Palestine, nous sommes convenus de coordonner nos actions et d’unir nos forces, en relation avec nos partenaires du Collectif Palestine Evry Essonne, pour une action toujours plus forte en soutien à la lutte des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits.
La colonie de HOMISH n’est plus, ENFIN ! Le 3 octobre, le village de Burka, près de Naplouse, a récupéré sa terre.

C’est au cœur d’un paysage à couper le souffle, au sommet d’une colline dominant toute la région, que cet événement historique a eu lieu.

Récupération des terres de HomishÉvacuée sur décision d’Ariel Sharon en 2005, en même temps que les colonies de Gaza et deux autres colonies de Cisjordanie toujours sous contrôle israélien, Homish et les quelques 2 000 fantômes des colons qui l’habitaient, continuaient à hanter la vie de cette petite bourgade du nord. Depuis cette date, les 45 familles palestiniennes, à qui cette terre maintenue sous le joug de l’occupation revenait de droit, n’étaient autorisées ni à s’y rendre ni à y travailler.

Huit années et de multiples recours en justice ont été nécessaires pour arriver à cette victoire historique. Pour la première fois, le terrain d’une colonie entière est enfin restituée aux Palestiniens et la liesse qui les a uni a été à la hauteur de l’événement : discours, interviews, "débaptisation" de la colonie, dabké, chants, plantation d’oliviers... rien n’a manqué à ce moment d’émotion intense. Trois membres de l’AFPS, dont un membre d’Evry Palestine, en mission en Cisjordanie au même moment, ont eu la chance de participer à cette joie immense. Inoubliable traits de lumière et de couleurs dans la noirceur des temps qui courent...

lire ANNEXE en bas de page

CALENDRIER
Mercredi 9 octobre à 20 h 30, Maison du Monde d’Evry
Réunion mensuelle d’Evry Palestine

Regards sur la Palestine – trois rencontres ciné-débat proposées par la Collectif Nord-Essonne pour la Palestine :
Mardi 8 octobre, 20 h 30, Cinépal, 18 avenue du 8 mai 1945, Palaiseau :
Le fils de l’autre de Lorraine Lévy
Joseph, qui s’apprête à intégrer l’armée israélienne, découvre qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents et qu’il a été échangé à la naissance avec Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne de Cisjordanie.

Jeudi 10 octobre, 20 h 30, Cinéma Atmoshère, Salle Jean Montaru, Marcoussis :
Ramallah’s Maradona de Stéphane Valentin
Karim est un jeune palestinien d’un camp de réfugiés de Ramallah. Il joue au football et rêve de faire partie un jour d’une équipe professionnelle.

Vendredi 18 octobre, Salle J. Tati, allée de la Bouvêche, Orsay :
A 19 h : animation dabké, buffet
A 20 h 30 : le film Route 60 de Alaa Ashkar
Le réalisateur, un Palestinien citoyen d’Israël, entreprend un voyage en Cisjordanie à la recherche d’une partie de son identité qui lui a été cachée pendant sa jeunesse.

Dimanche 13 octobre à 16 h, Centre Gérard Philippe, 54 bd du Château, Champigny/Marne
Concert du trio Joubran, dans le cadre du Festi’Val-de-Marne
Tarif 12 et 20 €. Renseignements sur http://festivaldemarne.org/artistes/trio_joubran.html

Interludes poétiques de PalestineJeudi 17 Octobre à 18h30 à l’Institut du Monde Arabe
Interludes poétiques de Palestine.
Renseignements et inscription : à lire ici
Réservation conseillée : reservations institut-icfp.org
Une participation aux frais est souhaitée (à partir de 3€).

Et un samedi sur deux, vous pourrez nous retrouver place de l’Agora à Evry.
Le prochain rendez-vous aura lieu le samedi 12 octobre, de 15 h 30 à 17 h.

ANNEXE

Jeff Halper : les « accords d’Oslo » étaient une tromperie

En même temps que la lecture de l’excellent travail historique de Julien Salingue sur les accords d’Oslo de septembre 1993, je vous recommande de regarder la vidéo d’interview de Jeff Halper réalisée par Médiapart sur le même sujet.

Son analyse ouvre des portes et permet de mieux comprendre comment se développe la propagande de l’état israélien et de ceux qui le soutiennent activement.

« A Oslo, Israël n’a fait que reconnaître l’OLP comme partenaire de discussion, mais n’a pas reconnu l’existence du peuple palestinien, encore moins son droit à l’autodétermination. »

Les discussions ont essentiellement portées sur la sécurité de l’état hébreu et le redéploiement des forces d’occupation. Il n’y a jamais eu de négociations sur les frontières, sur la souveraineté palestinienne, sur les réfugiés, sur Jérusalem, sur l’eau…

Les « accords d’Oslo » étaient une tromperie et la situation des palestiniens est bien pire aujourd’hui qu’avant Oslo.

La politique colonialiste et militariste israélienne repose sur les concepts d’ « entreposage » et de « transfert sélectif ».

La notion d’entreposage vient des prisons américaines ; les EU représentent 6 % de la population mondiale mais 25% des détenus de la planète. Les prisonniers sont parqués et vivent sous la tutelle de l’état – ils n’ont plus de droits civiques – ce sont des « bad people » nuisibles comme les terroristes, juste bon à rester enfermés. De ce fait, ils sont devenus invisibles du reste de la société.

S’il y a une révolte dans une prison, les gardiens ont le droit et le devoir de supprimer les émeutiers.

C’est exactement comme cela qu’Israël considère les Palestiniens : ils sont détenus dans les zone A,B et à Gaza ; ils sont privés de droits ; la paix leur a été « offerte » et ils ont répondu par l’Intifada – donc tous assimilés à des terroristes. De ce fait, il est justifié de les laisser en détention, de les « entreposer ».

Avec cette stratégie, il n’y a plus de processus politique qui tienne et sur les territoires occupés, on assiste à une sorte de normalisation – comme une « pacification » ; tant qu’elle perdure, les Palestiniens deviennent un non-problème ; ils disparaissent du champ de vision et des préoccupations. Ceci est déjà accompli pour les Iisraéliens ; il leur reste à le faire croire au reste du monde.

Pour Jeff Halper, il n’y a aucun problème pour les états –même ceux qui parlent des droits de l’Homme jour et nuit – et les instances internationales à s’accommoder de cet entreposage tant que la situation sur place reste calme. Il y a bien des ailleurs où porter les regards : Iran, Syrie, Mali, Chine, …

La politique coloniale et militaire d’Israël est concentrée sur le maintien d’une chape de plomb à l’encontre des palestiniens sans qu’ils puissent se révolter, afin d’en faire un non problème planétaire.

Le rôle des militants se joue là : redonner de la visibilité au problème palestinien.

Quant au second concept israélien, celui du transfert sélectif de population, il découle de l’entreposage. En effet, dans ces prisons que sont les zones A, B et Gaza, une porte de « sortie » reste ouverte dans les murs de l’arrière vers la Jordanie, l’Egypte. En tant que Palestinien, vous pouvez choisir l’exil… mais cette solution n’est possible que pour les classes moyennes, ceux qui ont les moyens, les compétences, l’éducation …et les visas bien sûr.

Israël se dit : si nous pouvons nous débarrasser des leaders de la société palestinienne, il ne restera plus sur place qu’une population plus contrôlable à l’avenir. Pour ce qui est des militants, de toute façon, il existe les assassinats ciblés.

Depuis 12 ans, étant donné la vie impossible qui est menée contre eux, 300 à 400 mille palestiniens ont quitté leur pays !

Jeff Halper passe ensuite sur la problématique d’ 1 état (dépassée) ou 2 états (impossible ?) pour évoquer le scénario de la démission complète de l’autorité palestinienne : cela créerait un tel vide qu’Israël serait obligé de réoccuper les villes palestiniennes et Gaza, avec un risque de séisme régional (en raison de la myriade de poudrières en ce moment : « printemps arabes », Syrie, Iraq, Iran…) et international ( mise en cause du soutien inconditionnel des EU et de l’UE).

Pour conclure, la stratégie israélienne d’injustice, de négation des droits humains et internationaux ne peut persister car les peuples opprimés ne l’accepteront jamais, mais aussi parce qu’elle est l’incubateur qui génèrent des formes de contrôles qui pénètrent nos communautés.

Ce qui se passe hier à Gaza, à Naplouse… est intégré le lendemain par la police chez nous. Les tactiques militaires et policières, les technologies de répression qui sont développées à l’encontre des palestiniens sont ensuite appliquées dans le reste du monde à nos dépens. Israël vend sans complexe ses compétences en « guerre de basse intensité » qu’elle met au point dans le grand laboratoire humain dont elle s’est emparée en Palestine.

En cela, le conflit israélo-palestinien est plus proche de chez nous qu’on a l’habitude de le situer.

Pierre Langlois pour Evry Palestine


Voir en ligne : http://evrypalestine.org/envois/201...

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