11 mois que la population palestinienne de Gaza subit les attaques d’une violence inouïe de
l’armée israélienne. Les bombardements se poursuivent et n’épargnent, ni les écoles où la
population s’est réfugiée, ni les zones déclarées comme sûres, ni les infrastructures vitales,
soumettant les Gazaouis à des déplacements incessants.
Plus de 40.000 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, 15.000 disparus, 100.000
blessés pour une population de 2,3 millions d’habitants. Famine, risques d’épidémie, dont la polio, à Gaza.
Mobilisons-nous en soutien au peuple palestinien !
Ghost Hunting - Istiyad Ashbah (La chasse aux fantômes)
film de Raed Andoni - réalisateur palestinien
lundi 20 mars 2017
Dans le cadre du "Cinéma du réel", festival international du film documentaire
Vendredi 24 mars 21H00 Cinéma 1 Centre Pompidou Paris
Dimanche 26 mars 16H20 Cinéma Luminor 20 rue du Temple, Paris 4ème
Mercredi 29 mars 15H40 Petite Salle Centre Pompidou Paris
Le cinéaste rassemble une équipe d’hommes ayant séjourné comme lui au centre d’interrogatoire al-Moskobiya à Jérusalem. À mesure qu’ils bâtissent un décor carcéral et répètent des rôles de gardiens et de détenus, la parole se libère.
En 2009, dans Fix ME, Raed Andoni, atteint de migraines, filmait sa psychanalyse et laissait affleurer les causes de sa « prise de tête » : le conflit israélo-palestinien.
Dans Istiyad ashbah, il imagine un dispositif pour faire émerger la parole de Palestiniens qui, comme lui et un quart de la population masculine, ont été détenus dans une prison israélienne. Acteurs, plombiers, maçons : les volontaires qui répondent à son annonce viennent préparer un film et avant tout construire son décor – la prison d’al-Maskobiya, ré-imaginée à partir de leurs souvenirs lacunaires puisqu’on leur y bandait les yeux. La construction donne à Andoni comme au petit groupe un « support » qui contourne la solennité du témoignage. Mais c’est le jeu de rôle et surtout l’inversion des rôles qui produisent de véritables moments de catharsis, comme lorsqu’un ancien prisonnier se laisse emporter par sa violence en jouant un interrogateur. Peu à peu, le cinéaste met aussi les hommes palestiniens devant l’impératif d’héroïsme qui les entrave implicitement. À mesure que les murs de la fausse prison s’élèvent, ceux du passé tombent et les participants évoquent leur vie amoureuse. Enfants et compagnes apparaissent même dans ce décor soudain plus vivant, remplaçant opportunément les fantômes exorcisés. (Charlotte Garson)