Depuis 9 mois, malgré la situation extrêmement difficile et bien que ses locaux aient été endommagés par les bombardements israéliens, l’équipe de Heart Beat Association (HBA) continue à être présente auprès des enfants réfugiés à Khan Younis.
A voir sur notre chaine Youtube
Présentation de la ludothèque
Projet de soutien à l’enfance
vendredi 30 octobre 2015
Le projet
Evry Palestine a obtenu en 2011 un financement du Conseil Général de l’Essonne sur deux ans, pour un projet de centre d’animation pour les enfants du Camp de Réfugiés de Khan Younis. Avec l’association Enfance par le Jeu et l’Education - EJE (association d’éducation populaire basée à Bethlehem) comme employeur, coordinateur et référent pédagogique, le Comité Populaire du Camp, comme partenaire local sur le projet et le Centre Sportif des Jeunes du Camp, pour la mise à disposition des locaux, nous avons signé une convention le 9 mars 2013. La ludothèque a commencé son activité en avril 2013.
Au début de l’année 2015, il nous a fallu trouver un nouveau partenaire de référence car EJE ne souhaitait pas poursuivre son rôle : l’association avait peu de liens avec Gaza et avait abandonné le portage de projets similaires en Cisjordanie.
Par l’intermédiaire de la Voix de l’Enfant qui a son siège à Paris, nous sommes arrivés à un accord avec l’association "Nawa for Culture and Arts Association", pour remplacer EJE. Nawa, association de référence dans la bande de Gaza, fait déjà un beau travail à Deir El Balah (nord de la Bande de Gaza), avec le soutien de La Voix de l’Enfant. Sa directrice, Mme Reem Abu Jaber, est une personnalité reconnue pour son action.
C’est donc une nouvelle organisation qui s’est mise en place en mai avec trois professionnelles de l’animation et de la psychologie de l’enfant, employées et supervisées par Nawa, dont les deux salariées déjà présentes et une nouvelle coordinatrice, la poursuite de l’investissement du Club sportif des Jeunes qui nous met à disposition les locaux et la rétribution d’un jeune à temps partiel pour les tâches d’intendance.
Nous devons également répondre, pour le bien-être des enfants qui fréquentent le lieu – avec l’évaluation qu’en a fait la directrice de Nawa auprès des professionnels engagés et des partenaires locaux – à des investissements en jeux, bibliothèque, goûters pour les enfants, réfection de salles, formation continue des professionnelles de l’équipe, valorisation de notre partenaire le Club sportif des jeunes du camp de Khan Younis et réorganisation de la structure.
Fonctionnement
L’engagement a été pris d’accueillir des garçons et des filles en nombre égal, de privilégier les enfants traumatisés par la guerre, ainsi que ceux dont les familles n’ont pas les moyens d’acquérir des jeux.
Les activités offertes sont les jeux de construction, de stratégie, les jeux collectifs d’intérieur et d’extérieur, les activités d’expression corporelle et artistique, des sorties à l’extérieur…
Outre les dégâts matériels, les pertes humaines, la guerre a laissé chez les enfants des manifestations de stress et de traumatisme. Pour remédier à ces troubles, un soutien psychologique basé sur une psychologie du développement, a été développé en direction de tous les enfants. Cette approche destinée à assurer un bien-être et à prévenir toute détérioration de l’état mental des enfants est basée sur des activités plastiques, théâtrales, musicales, d’expression orale.
– La ludothèque dans sa nouvelle organisation accueille des filles et garçons de 6 à 14 ans répartis en 8 groupes d’âge (4 groupes de 6 – 10 ans et 4 groupes de 11 – 14 ans), renouvelés tous les 4 mois. Chaque groupe compte une vingtaine d’enfants et porte le nom d’une ville de la Palestine de 48, procédé qui renvoie à la mémoire des réfugiés et qui est destiné à renforcer le sentiment d’identité nationale. De même pour la décoration des salles aux motifs inspirés des broderies palestiniennes.
Trois fois par semaine, durant deux heures (de 9 h à 11 h pour les groupes du matin et de 12 h à 14 h pour ceux de l’après-midi), après un rituel d’accueil (chant et récitation d’un vers de Mahmoud Darwish), chaque groupe bénéficie des activités offertes par la ludothèque (jeux libres de construction et de stratégie, jeux traditionnels, lecture, travail manuel, arts plastiques, expression corporelle et théâtrale) ainsi que du soutien psychologique nécessaire pour remédier aux troubles et au stress laissés par la guerre et la situation tragique de Gaza.
Chaque semaine, une journée « portes ouvertes » permet l’organisation d’activités thématiques ou de sorties auxquelles sont conviées les familles. Les thèmes d’activités peuvent couvrir des domaines aussi variés que le dabké, les jeux traditionnels palestiniens, la lecture, l’art, l’écologie…
Toutes ces activités sont menées par l’animatrice et la psychologue, qui font depuis 2 ans un travail remarquable auprès des enfants. L’équipe a droit à une journée par semaine consacrée aux concertations et à la formation continue.
Evaluation
Depuis son ouverture, la ludothèque a déjà permis à plusieurs centaines d’enfants de surmonter leurs traumatismes et leurs peurs.
Une évaluation menée à la fin de 2014 auprès des enfants de la ludothèque et de leurs familles a mis en évidence des résultats positifs sur le bien-être des enfants.
Les enfants ont relevé :
– une prise de conscience de leurs droits d’enfants
– l’amélioration de leurs compétences sociales
– l’amélioration de leurs résultats scolaires
Les parents ont noté des améliorations sur les points suivants :
– les enfants sont plus motivés et enclins à faire des efforts dans leur scolarité.
– les enfants sont plus ouverts à la communication.
– les enfants se sentent relativement plus en sécurité.
Financement
Le projet, dans sa nouvelle organisation nécessite plus de financements. Les salaires des employées ont été réévalués, des travaux de réhabilitation des salles ont été effectués, l’équipement en jeux, livres, matériel informatique et photo doit être renouvelé.
Nous avons obtenu cette année un financement de la CCAS des Industries Electriques et Gazières ainsi qu’une dotation sur la réserve parlementaire d’un député des Hauts de Seine.
Du côté des Groupes locaux de l’AFPS, Paris 14-6, Metz, Saint-Malo, Thionville sont associés au projet. Nous avons aussi le soutien du groupe local Lorraine Sud.
Nous recherchons en parallèle d’autres financements à mettre en place pour la poursuite du projet.
Pour assurer la pérennité de la ludothèque, nous avons plus que jamais besoin de la solidarité de tous.