Depuis 9 mois, malgré la situation extrêmement difficile et bien que ses locaux aient été endommagés par les bombardements israéliens, l’équipe de Heart Beat Association (HBA) continue à être présente auprès des enfants réfugiés à Khan Younis.
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Rapport d’activité de la Ludothèque pour les mois de novembre 2017 à février 2018
mercredi 28 mars 2018
LES ACTIVITES
OBJECTIF n° 1 : Améliorer le bien-être d’enfants de 6 à 14 ans par un programme basé sur des activités culturelles, artistiques, ludiques et de soutien psychologique.
- Activités artistiques
. Les activités de dessins libres ont permis aux enfants d’exprimer leurs pensées, leurs préférences. Elles ont aussi aidé la psychologue à détecter des enfants nécessitant un suivi : ainsi une jeune fille de 14 ans dont les dessins révèlent sa solitude doit être prise en charge à partir de février.
. « Les petites mains » activité de travail manuel à base de feutrine, introduite de faon originale par un jeu de puzzle dont les enfants devaient trouver la solution.
Certaines de ces activités artistiques étaient en lien avec les sciences de la vie, notamment avec la représentation du corps humain. Les enfants ont eu l’occasion de s’exprimer à ce sujet et de manifester leur désir de connaître les fonctions de leurs différents organes. Ils ont reçu à cette occasion des recommandations pour conserver une bonne santé, par une alimentation saine à base de produits biologiques.
Durant deux semaines au cours du mois de janvier, un atelier de travail manuel (peinture sur bois, travaux d’aiguille) a été mis en place. Cet atelier a attiré des jeunes filles de 14 et 15 ans, tranche d’âge habituellement peu nombreuse à la ludothèque. D’autre part, l’équipe a noté que cet atelier avait fidélisé des enfants qui participaient à présent davantage aux activités artistiques.
Le 18 janvier, les enfants ont participé à une exposition artistique sur les bases de loisirs Al Bayyara et Al Hakoora de l’association Nawa. Ils ont pu montrer leurs œuvres au public présent.
- Lecture
. Lectures libres : les séances commencent par des exercices de relaxation or un jeu pour installer les enfants dans un climat de bonheur, de concentration et de tranquillité. Ensuite les enfants se dirigent vers les étagères vers les livres correspondant à leur âge et leurs centres d’intérêts. On peut toutefois noter qu’ils ont tendance à choisir les livres qui leur sont racontés au cours des séances de narration de contes et histoires. Ils prennent aussi volontiers les livres en rapport avec les journées à thème du mercredi.
. Narration de contes et histoires, une fois par semaine. Les séances commencent aussi par des exercices de relaxation menés par la psychologue pour les aider à rentrer dans le conte ou l’histoire. Durant toute la séance, la psychologue observe les réactions des enfants. Ces derniers prennent ensuite la parole pour exprimer leurs sentiments et leur compréhension du récit.
. En janvier un « club du livre » a été mis en place pour deux semaines. Cet atelier aborde les techniques de la narration par l’intermédiaire de marionnettes. L’équipe a alors noté un changement dans la façon qu’avaient les enfants de raconter les histoires. Ils ont utilisé les méthodes apprises et savent maintenant moduler leur voix – et pour certains donner plus d’expression à leur visage – en fonction du personnage qu’ils interprètent.
Les parents ont apprécié l’atelier et seraient heureux de le voir renouvelé.
- Jeux
. Jeux d’intérieur : ce sont les jeux de stratégie et les jeux de construction.
Les animateurs ont remarqué que les enfants avaient tendance à jouer par petits groupes pour y insérer un esprit de compétitivité. Ils s’organisent puis jouent.
Quand un enfant ne connaît pas les règles du jeu, les autres lui expliquent, ce qui montrait comment les enfants se respectaient. Ils acceptaient aussi de perdre sans se fâcher et c’est un des aspects positifs que la ludothèque cherche à promouvoir.
Par rapport aux jeux de construction, ceux-ci se jouent de façon plus individuelle. Ils donnent aux enfants un espace d’imagination et de créativité. A chaque fois les animateurs observent davantage de créativité de la part des enfants.
Certains enfants viennent à la ludothèque pour jouer à ces jeux qu’ils n’ont pas chez eux.
A noter que les enfants qui ont rejoint pour la première fois la ludothèque au cours du mois de février se sont immédiatement dirigés vers les jeux, notamment les jeux de construction. Ils ont été pris en charge par les enfants habitués pour l’explication des règles.
. Activités physiques : espace privilégié aidant les enfants à se libérer de leur énergie négative. En outre ces exercices permettent de tonifier le corps. Les enfants se les sont appropriés et en redemandent, ce qui a incité l’équipe à les utiliser comme exercices d’échauffement préalable aux activités artistiques et de lecture.
. Jeux de plein air : cerceaux, cordes à sauter, foot, tennis produisent des effets à la fois physiques et psychologiques. Ils sont mis en œuvre quelques fois de façon innovante : les enfants créent de nouvelles règles du jeu.
Il est important de noter que le foot, jeu considéré essentiellement masculin, a attiré des filles qui se sont mises à jouer avec les garçons. A cette occasion l’équipe de la ludothèque a organisé un match avec équipes mixtes.
. Jeux du patrimoine : en tant que reflets du patrimoine culturel palestinien, l’équipe se fait un devoir de les inscrire dans les activités. Ils sont organisés le dimanche ainsi que lors des journées à thèmes et des activités autour de la lecture. Ils attirent un nombre important d’enfants qui les réinvestissent à la maison.
La programmation du mois de février comportait une touche scientifique et les différents jeux ont mis en relief quelques concepts scientifiques. Activités physiques et notions scientifiques ont été combinées pour élaborer des jeux ou faire des déductions à partir des jeux mis en œuvre.
- Journées à thèmes
A noter que le 8 novembre, journée internationale de l’enfant, les activités ont été consacrées aux droits de l’enfant. Sous le titre « J’aime mes droits », les enfants répartis en groupes de 6 ont exécuté de petites saynètes qui rappelaient chacune un droit. Le public devait deviner de quel droit il s’agissait. Les enfants ont ensuite représenté en peinture les droits qu’ils jugeaient les plus importants.
Au cours des autres journées de la période, les activités étaient liées à la découverte du patrimoine – fabrication de poterie à base d’argile, recettes de cuisine palestinienne, jeux traditionnels – à la découverte des sciences – expériences scientifiques avec l’intervention d’un ingénieur d’une association pour la sécurité domestique, menées au cours du mois de décembre, et autres activités en rapport avec les organes du corps humain, tout au long du mois de février.
Les journées à thèmes ont aussi eu comme objet des réalisations artistiques collectives, telle une fresque murale sur l’hiver et des jeux à portée psychologique, avec l’utilisation du parachute.
Ces journées à thèmes se sont terminées par le cercle rituel.
Impact des activités sur les enfants
Même en période d’examen, les enfants sont assidus.
On note que les enfants sont fiers et heureux de réussir les jeux de construction.
Lors du travail de l’argile, on a pu noter la perfection des réalisations.
Au cours de la journée à thème « J’aime mes droits », les enfants ont démontré leurs capacités et talents d’acteurs.
Pour les nouveaux-venus, l’intégration aux jeux s’est bien passée.
La créativité des enfants se renouvelle, ils sont désireux de participer à toutes les activités, indicateur de l’impact positif de ces dernières.
Il y a eu un degré important d’interactions de la part des enfants lors des journées à thèmes consacrées aux sciences.
Quelques exemples, parmi d’autres, d’évolution du comportement
– Durant la période de novembre à février, deux enfants souffrant de timidité ont été pris en charge par la psychologue. L’un d’entre eux, après 3 mois de soutien, a acquis la confiance en soi et arrive maintenant à exprimer ses émotions. Pour l’autre enfant un soutien est encore nécessaire sur les mois à venir.
– Un enfant hyperactif et déconcentré a aussi bénéficié du soutien psychologique. Une amélioration a été constatée, il est devenu plus calme et coopère davantage, mais il est encore sous observation.
– Le cas d’un enfant désireux de se faire remarquer en enfreignant les règles a été pris en charge par la psychologue en séance individuelle et au cours des activités collectives. Une amélioration a été constatée dans son comportement, mais sa prise en charge continue.
Pour tous ces enfants, ces séances individuelles de soutien psychologique durent 30 minutes chacune et ont lieu à raison d’une, deux ou trois par semaine.
OBJECTIF n° 2 : Renforcer la responsabilité des parents dans l’éducation et le développement de leurs enfants grâce à un programme d’accompagnement.
Une dizaine de mères ont participé à chacune de ces séances hebdomadaires. Menées pour la plupart par la psychologue, elles ont commencé par des exercices de relaxation et ont porté sur des thèmes tels que les changements de comportement, l’état psychique des enfants à la maison et à l’école. Des conseils ont été donnés aux mères dans ces domaines. D’autres séances conduites par une animatrice et réunissant mères et enfants consistaient à jouer ensemble, à fabriquer ensemble un objet, à partager la lecture de contes et autres histoires, de façon à favoriser les échanges.
Ces séances ont donné lieu à évaluation par les familles qui en reconnaissent les bienfaits – meilleure gestion des problèmes à la maison, liens renforcés avec les enfants.
Impact sur les familles
L’assiduité des parents au programme d’accompagnement et l’arrivée en février de nouvelles mères sont des indicateurs de réussite. Ce programme satisfait aux demandes des parents et conforte les relations parents-enfants.
OBJECTIF n° 3 : Offrir un soutien aux enfants en difficultés scolaires – notamment en ce qui concerne la langue écrite et parlée – par l’intermédiaire d’activités parascolaires (éducation physique, arts plastiques, langage, activités audiovisuelles)
Ce programme conçu pour les enfants en difficultés scolaires a été initié en octobre. Dix enfants (6 filles et 4 garçons) ont été suivis.
Six séances ont eu lieu en novembre et deux en décembre.
Le programme a repris en février, quinze enfants en ont bénéficié sur huit séances.
L’équipe a noté que les enfants parvenaient à réinvestir, lors de l’activité en bibliothèque, les notions acquises au cours de ces séances de soutien (écriture et lecture des lettres de l’alphabet, exercices de discrimination visuelle, lecture de mots).
Les enfants ont eux-mêmes indiqué qu’ils arrivaient maintenant à lire et à écrire et que leurs résultats scolaires s’amélioraient.
Les parents ont exprimé une grande satisfaction, car ils ont constaté que ce soutien aux méthodes innovantes motivait leurs enfants dans leurs apprentissages scolaires. Certains souhaitent la poursuite de ce programme.
PERSONNEL ET ADMINISTRATION
Formation continue
Au cours du mois de février, l’équipe a participé à un stage portant sur la prise en charge d’enfants handicapés.
Des questions à résoudre et des recommandations
– Les coupures incessantes d’électricité dans la Bande de Gaza perturbent les liaisons internet, le travail administratif et certaines activités prévues pour les enfants. Pour suppléer au manque d’électricité, il faut partager le générateur d’un café voisin de la ludothèque. L’acquisition par la ludothèque d’un générateur se révèle indispensable.
– Un auvent équipé de tables et chaises est nécessaire afin de mener les activités de plein air ou les activités d’arts plastiques pendant la période hivernale.
Retrouvez des photos des activités sur la page Facebook de la ludothèque :
Play library Evry Palestine
Une vidéo est disponible sur :
https://1drv.ms/v/s!Ao5UEGuKu1RQvk5omjPUKS7BxCbi